Les invasions biologiques en milieu marin sont considérées comme une menace pour la biodiversité, l’économie et la santé humaine. Les espèces exotiques envahissantes (EEE) accélèrent le déclin des espèces autochtones, déjà soumises à de nombreuses pressions environnementales, provoquant ainsi des pertes et des extinctions de populations à l’échelle locale, voire mondiale.
Du réseau « Caulerpe – Région Corse » au réseau ALIEN
Si la tristement renommée Caulerpa taxifolia semble toujours absente du littoral corse, elle n’est pas la seule caulerpe considérée comme envahissante. Moins connue du grand public, Caulerpa cylindracea est une algue verte (chlorophyte), constituée de thalles rampants pourvus de rhizoïdes et de frondes aux extrémités renflées, en forme de grains de raisin ce qui lui vaut son nom commun français de caulerpe raisin. Ses frondes dressées peuvent atteindre une dizaine de centimètres de haut (exceptionnellement 19 cm).
Originaire du sud-ouest de l’Australie, entre Perth et Hopetoun, Caulerpa cylindracea serait présente en Méditerranée depuis les années 1990, importée dans les eaux de ballast des navires de commerce. Dix-sept ans après sa première signalisation en Libye, l’espèce avait colonisé 12 pays et toutes les grandes îles de Méditerranée. Elle est signalée en Corse depuis 2002.
Initié dès 2003 par l’Uffiziu di l’Ambiente di a Corsica (UAC), le « Réseau Caulerpe – Région Corse » a permis d’assurer le meilleur niveau possible de surveillance des sites insulaires les plus exposés à une éventuelle invasion.
Originaire du sud-ouest de l’Australie, entre Perth et Hopetoun, Caulerpa cylindracea serait présente en Méditerranée depuis les années 1990, importée dans les eaux de ballast des navires de commerce. Dix-sept ans après sa première signalisation en Libye, l’espèce avait colonisé 12 pays et toutes les grandes îles de Méditerranée. Elle est signalée en Corse depuis 2002.
Initié dès 2003 par l’Uffiziu di l’Ambiente di a Corsica (UAC), le « Réseau Caulerpe – Région Corse » a permis d’assurer le meilleur niveau possible de surveillance des sites insulaires les plus exposés à une éventuelle invasion.
Les observations réalisées dans le cadre du Réseau « Alien Corse » (RAC) montrent que l’espèce est présente sur la quasi-totalité du littoral de la Corse. Les impacts les plus souvent rapportés sont d’ordre écologique, avec des modifications de la nature du sédiment, ainsi qu’un envasement ou la colonisation par les stolons de diverses espèces de macrofaune tels que des éponges, des coraux ou des gorgones. Les impacts économiques n’ont jamais été quantifiés même si des signalisations de colmatage de filets de pêche ont été ponctuellement rapportées.
L’observation d’autres espèces marines exotiques envahissantes en Corse a conduit l’UAC, le Comité Régional de la Fédération d’Etudes et de Sports Sous-Marins (FFESSM) et l’Equipe « Ecosystèmes littoraux » de l’Università di Corsica à étendre le réseau de surveillance à l’ensemble des EEE marines en créant en 2015 le « Réseau Alien Corse – A Reta Alien Corsica ».
L’originalité et l’efficacité du réseau reposent sur son mode de fonctionnement essentiellement axé sur l’implication d’une trentaine de partenaires insulaires regroupant institutions, associations, socioprofessionnels et scientifiques.
L’observation d’autres espèces marines exotiques envahissantes en Corse a conduit l’UAC, le Comité Régional de la Fédération d’Etudes et de Sports Sous-Marins (FFESSM) et l’Equipe « Ecosystèmes littoraux » de l’Università di Corsica à étendre le réseau de surveillance à l’ensemble des EEE marines en créant en 2015 le « Réseau Alien Corse – A Reta Alien Corsica ».
L’originalité et l’efficacité du réseau reposent sur son mode de fonctionnement essentiellement axé sur l’implication d’une trentaine de partenaires insulaires regroupant institutions, associations, socioprofessionnels et scientifiques.
Les EEE marines en Corse
Algues vertes, rouges ou brunes, cnidaires, mollusques, crustacés, poissons… Plus de 50 espèces marines exotiques envahissantes sont connues en Corse, la moitié d’entre elles étant identifiables à l’œil nu.
Afin de permettre à chacun d’être mobilisé dans la lutte contre ces espèces, une fiche de signalisation, téléchargeable ou pouvant être complétée directement en ligne, est proposée afin de signaler la rencontre avec une espèce exotique. Depuis juin 2020, une application pour smartphone Android est également disponible en version de test.
Afin de faciliter l’identification de certaines espèces, 26 fiches ont été réalisées par le Réseau « Alien Corse ». Validées scientifiquement et disponibles gratuitement sur le site de la FFESSM Corse, elles forment un support précieux permettant de faciliter la reconnaissance des EEE par tous les usagers, plongeurs, nageurs ou promeneurs. Pour consulter les fiches disponibles, cliquez ICI.
Afin de permettre à chacun d’être mobilisé dans la lutte contre ces espèces, une fiche de signalisation, téléchargeable ou pouvant être complétée directement en ligne, est proposée afin de signaler la rencontre avec une espèce exotique. Depuis juin 2020, une application pour smartphone Android est également disponible en version de test.
- Pour télécharger la fiche de signalisation, cliquez ICI
- Pour remplir en ligne la fiche de signalisation, cliquez ICI
Afin de faciliter l’identification de certaines espèces, 26 fiches ont été réalisées par le Réseau « Alien Corse ». Validées scientifiquement et disponibles gratuitement sur le site de la FFESSM Corse, elles forment un support précieux permettant de faciliter la reconnaissance des EEE par tous les usagers, plongeurs, nageurs ou promeneurs. Pour consulter les fiches disponibles, cliquez ICI.
Après les quatre premières années d’existence du réseau, il apparait que la majorité des observations relevées par le public, plongeurs notamment, concerne moins d’une dizaine d’espèces : Caulerpa cylindracea (48%), Percnon gibbesi (22%), Asparagopsis taxiformis (16%), Callinectes sapidus (8%), ainsi que Parabennius pilicornis, Codium fragile et Womersleyella setacea (2% chacun). L’ensemble des observations depuis la mise en place du réseau sont disponibles sur le site de l’Università di Corsica (cliquez ICI).
CONTACTS ET DOCUMENTATION
Pour en savoir plus sur le réseau ALIEN ou signaler une espèce marine exotique envahissante, écrivez un mail .
Documents à télécharger
ZOOMS SUR QUELQUES ESPECES
Une espèce encore peu signalée : le crabe bleu, Callinectes sapidus.
Callinectes sapidus est un crabe qui possède une carapace bleuâtre 2 fois plus large que longue. Il peut atteindre 23 cm de large. Une rangée d’épines orangées se situe de part et d’autre de sa carapace, la dernière étant fortement proéminente. L’espèce possède 8 pattes aux teintes bleutées et 2 pinces fortes. Ces dernières sont bleues chez les mâles et rouges chez les femelles. La dernière paire de pattes est aplatie pour favoriser la nage.
Originaire d’Amérique, où on le rencontre du sud du Canada au nord de l’Argentine, il est signalé pour la première fois en Méditerranée en 1949, où il aurait été introduit par l’intermédiaire du transport maritime (eaux de ballast et biofouling). En Corse, il a été signalé pour la première fois en 2014 dans l’étang de Biguglia et depuis, les rares signalisations disponibles (moins d’une dizaine en 5 ans) concernent des captures par les pécheurs à proximité des embouchures des étangs. On note une augmentation notable des signalisations cette année.
Les impacts signalés concernent des mutilations de poissons capturés dans des pièges et trémails ainsi que des dommages aux filets de pêche. Considéré jusqu’à récemment comme non reproducteur en Corse, il pourrait constituer une menace sérieuse, si sa reproduction devenait effective dans la mesure où il montre une très forte fécondité et dispose de peu de prédateurs naturels au stade adulte.
Télécharger la fiche descriptive ICI
Callinectes sapidus est un crabe qui possède une carapace bleuâtre 2 fois plus large que longue. Il peut atteindre 23 cm de large. Une rangée d’épines orangées se situe de part et d’autre de sa carapace, la dernière étant fortement proéminente. L’espèce possède 8 pattes aux teintes bleutées et 2 pinces fortes. Ces dernières sont bleues chez les mâles et rouges chez les femelles. La dernière paire de pattes est aplatie pour favoriser la nage.
Originaire d’Amérique, où on le rencontre du sud du Canada au nord de l’Argentine, il est signalé pour la première fois en Méditerranée en 1949, où il aurait été introduit par l’intermédiaire du transport maritime (eaux de ballast et biofouling). En Corse, il a été signalé pour la première fois en 2014 dans l’étang de Biguglia et depuis, les rares signalisations disponibles (moins d’une dizaine en 5 ans) concernent des captures par les pécheurs à proximité des embouchures des étangs. On note une augmentation notable des signalisations cette année.
Les impacts signalés concernent des mutilations de poissons capturés dans des pièges et trémails ainsi que des dommages aux filets de pêche. Considéré jusqu’à récemment comme non reproducteur en Corse, il pourrait constituer une menace sérieuse, si sa reproduction devenait effective dans la mesure où il montre une très forte fécondité et dispose de peu de prédateurs naturels au stade adulte.
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Le poisson lion, Pterois miles, une menace à venir
Le poisson lion Pterois miles est un poisson de la famille des Scorpaenidés (ou « rascasses »), caractérisé par de grands rayons épineux sur les nageoires dorsales, anales et pelviennes, pourvues à leurs bases de glandes à venin. Le corps brun rouge plus ou moins foncé selon les individus porte des raies transversales plus claires et bordées de blanc qui se prolongent sur les grandes nageoires. Ces raies couvrent même le museau, qui est orné d'appendices cutanés.
Originaire de l’Océan Indien et de la Mer Rouge, c’est une espèce, introduite en Méditerranée via le Canal de Suez et signalée pour la première fois en Israël en 1991. Elle est considérée comme établie dans le bassin oriental depuis 2015. À ce jour, l’espèce ne semble pas présente en Corse, malgré deux signalisations en 2019 dans le cadre du réseau Alien qui n’ont pu être confirmées.
Les impacts rapportés concernent la compétition pour l’espace avec les autres poissons-prédateurs et les langoustes, ainsi qu’une forte diminution des stocks de poissons fourrages dans la mesure où cette rascasse est un prédateur vorace.
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Le poisson lion Pterois miles est un poisson de la famille des Scorpaenidés (ou « rascasses »), caractérisé par de grands rayons épineux sur les nageoires dorsales, anales et pelviennes, pourvues à leurs bases de glandes à venin. Le corps brun rouge plus ou moins foncé selon les individus porte des raies transversales plus claires et bordées de blanc qui se prolongent sur les grandes nageoires. Ces raies couvrent même le museau, qui est orné d'appendices cutanés.
Originaire de l’Océan Indien et de la Mer Rouge, c’est une espèce, introduite en Méditerranée via le Canal de Suez et signalée pour la première fois en Israël en 1991. Elle est considérée comme établie dans le bassin oriental depuis 2015. À ce jour, l’espèce ne semble pas présente en Corse, malgré deux signalisations en 2019 dans le cadre du réseau Alien qui n’ont pu être confirmées.
Les impacts rapportés concernent la compétition pour l’espace avec les autres poissons-prédateurs et les langoustes, ainsi qu’une forte diminution des stocks de poissons fourrages dans la mesure où cette rascasse est un prédateur vorace.
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